Taxonomie

endemique
protegee
UICN

Nom vernaculaire :

Roussette rousse, Renard-volant orné Ornate flying fox

Statut liste rouge -

Vulnérable (VU) , évaluée le 06/08/2019

Espèce protégée -

en Province Nord

Description

Statut liste rouge

Pteropus ornatus est classée comme vulnérable par l’UICN (2016) (VU A2cd; B1ab(ii,iii,iv,v)).

Espèce protégée

Pteropus ornatus est une espèce dont la chasse et l’usage sont réglementés dans les trois provinces de Nouvelle-Calédonie (Articles 333-1 et 333-8 du Code de l’environnement de la Province Sud, Articles 251-1, 331-5, 334-3, 334-10 du Code de l’environnement de la Province Nord, et Arrêté n°701 du 8 avril 1977, délibérations n°250 du 8/11/1982 et n°133 du 22/08/1985 en province des îles Loyauté). En province sud et en province Nord, la destruction ou l’enlèvement des nids, colonies ou campements sont interdits en tous temps (Article 333-2 du Code de l’environnement de la Province Sud et Article 251-2 du Code de l’environnement de la Province Nord).

Description Générale

Pteropus ornatus, appelée Roussette rousse, est un Mégachiroptère de grande taille. Adulte, son corps est compris entre 215 et 325 mm (mesure faite le long du corps de l’anus au museau en suivant la colonne vertébrale) pour une envergure proche d’un mètre. L’avant-bras mesure entre 140 et 172 mm. Elle pèse entre 520 et 750 g. Son pelage est roux avec des teintes plus blanches au niveau de la tête et plus claire au collet, en arrière du cou. Elle se distingue de Pteropus tonganus par ses poils roux, sa « tâche » plus claire au collet qui ne se prolonge pas jusqu’aux épaules, ses longs poils qui lui donnent une allure ébouriffée.

Répartition

Pteropus ornatus est une espèce endémique à la Nouvelle-Calédonie. Elle a une large répartition sur le territoire (Brescia 2007, Boissenin et Brescia 2009, Fossier et al. 2016). Sa présence reste toutefois à confirmer à Ouvéa et à Tiga (Fossier et al. 2016).

Abondance

Pteropus ornatus est commune en Nouvelle-Calédonie (Brescia 2007, Boissenin et Brescia 2009, Fossier et al. 2016). Néanmoins, ses effectifs sont estimés en déclin (Boissenin et Brescia 2009). Il existe un grand nombre de gîtes possibles mais chacun des gîtes identifiés ne correspond pas systématiquement à une colonie établie sur le site de manière permanente. Le nombre important de gîtes ne doit donc pas être assimilé à une forte abondance de roussettes ou à l’existence d’un grand nombre de colonies.

Mœurs

Il arrive de rencontrer des individus solitaires, mais la plupart du temps, Pteropus ornatus forme des colonies. Elle se repose la journée au sein de sites de repos, ou gîtes, qu’elle partage la plupart du temps, en sympatrie avec Pteropus tonganus. A la tombée de la nuit, elle s’envole pour partir à la recherche de nourriture.

Habitat

Il arrive de rencontrer des individus solitaires, mais la plupart du temps, Pteropus ornatus forme des colonies. Elle partage la plupart du temps ses gîtes, en sympatrie avec Pteropus tonganus. D’après les études menées en province Nord (Boissenin et Brescia 2009), les gîtes se trouvent le plus souvent en forêt et plus occasionnellement en mangrove. En forêt, le couvert végétal moyen est compris le plus souvent entre 7 et 15 mètres, quelquefois dépassant les 15 mètres et plus rarement inférieur à 7 mètres. La majorité des forêts présentent une structure horizontale régulière (peu d’éclaircies) mais une structure verticale hétérogène (canopée non jointe). La quasi-totalité des sites décrits comprennent systématiquement des arbres dominants et/ou codominants. Les arbres-hôtes appartiennent à plusieurs essences végétales. Ces dernières ne sont que rarement déterminées et seules les espèces les plus familières, qui semblent aussi être les plus convoitées, ont pu être identifiées. Les espèces observées au sein de l’habitat peuvent ainsi comprendre : les banians Ficus spp, le bancoulier Aleurites moluccana, l’acajou Semecarpus atra, le ralia Shefflera gabriellae, le faux tamanou Geissois racemosa, et le niaouli Melaleuca quinquenervia, le cerisier bleu Elaeocarpus angustifolius, le tamanou Callophyllum caledonicum et le gymnostoma Gymnostoma spp. D’autres essences telles que le houp Montrouziera cauliflora ou le bois noir Albizia lebbeck sont aussi observées. Les gîtes se répartissent de 0 à 700 mètres d’altitude, la majorité se trouvant à altitude comprise entre 100 et 400 mètres. Il semblerait que l’on puisse trouver des colonies de roussettes jusqu’à près de 1000 mètres d’altitude mais peu au-delà.

Reproduction

Les cycles de reproduction de Pteropus ornatus et Pteropus tonganus semblent assez similaires. Le calendrier est donné ici à partir d’observations faites en province Sud (Brescia 2007) et en province Nord (Boissenin et Brescia 2009).

La période des accouplements se déroule de fin février au mois de juin, plus spécifiquement de mars à mai, avec un pic en avril. Il est possible que le cycle soit plus précoce chez Pteropus tonganus que chez Pteropus ornatus, mais cette hypothèse reste à vérifier.

La phase de gestation dure près de 6 mois, en commençant potentiellement dès le mois de mars, mais surtout à partir d’avril et mai, et en se terminant entre fin septembre et début novembre.

La période des naissances se déroule essentiellement de fin septembre à début novembre. La plupart du temps, les femelles ne donnent naissance qu’à un seul petit.

La phase d’allaitement des jeunes a lieu entre la fin du mois de septembre et potentiellement jusqu’en avril.

L’émancipation des jeunes s’opère entre le mois de février pour les plus précoces, jusqu’au mois d’avril pour les plus tardifs, si l’on considère que l’émancipation correspond au détachement du jeune de sa mère et à la fin de l’allaitement ; hypothèse qui n’est à ce jour pas confirmée. En effet, il n’est pas exclu que l’élevage du jeune puisse se poursuivre même une fois sevré pendant plusieurs mois, comme cela est avancé par les chercheurs australiens (Hall & Richards, 2000).

Alimentation

Pteropus ornatus se nourrit au cours de ses sorties nocturnes de fleurs, de fruits, et de feuilles. Son régime alimentaire semble proche de celui de Pteropus tonganus et pour l’instant les travaux menés ne distinguent pas les espèces végétales consommées par les différentes espèces de roussettes présentes en Nouvelle-Calédonie. Ce sont 47 taxons qui sont aujourd’hui recensés pour susciter l’appétence de fleurs, fruits et/ou feuilles par les roussettes calédoniennes (Boissenin et Brescia 2015). Cette liste comprend aujourd’hui des espèces locales, indigènes ou endémiques, et des espèces introduites. L’appétence concerne les fleurs (n=13 taxons), les fruits (n=35) ou les feuilles (n=3). Parmi ces taxons, on dénombre 25 familles. Certaines familles sont particulièrement appréciées des roussettes comme les Myrtaceae et les Moraceae, qui sont de fait très importantes pour les roussettes. Leur régime alimentaire ne se limite cependant pas à des espèces de ces familles et près d’une vingtaine d’autres familles, au minimum, font partie intégrante de la ressource exploitée. Le régime alimentaire des roussettes doit certainement comprendre beaucoup d’autres espèces, qui pourraient être légitimement intégrées à la liste. Parmi elles, sans doute une partie des espèces mentionnées pour être consommées hors de Nouvelle-Calédonie (et la plupart par des espèces de roussettes non présentes sur le territoire) dans la littérature, et une partie des espèces dont les caractères des fleurs et des fruits semblent pouvoir plaire aux roussettes, mais il faut, avant cela, vérifier cette appétence par le recueil de données complémentaires


Répartition géographique